
BLUE RUSH
Pour réaliser cette série, j’ai utilisé une pellicule Fuji 3 iso shootée exclusivement en poses longues de nuit. Initialement destiné aux copies de projection pour le cinéma, le film est balancé pour les lumières tungstènes ce qui explique ces tons bleus électriques. Ce parti pris technique (poses de 5 min sur pellicule expérimentale) me permet de composer une esthétique cinématographique qui tient à distance le réel.
Ce long et contraignant processus de prise de vue, de la captation à la révélation chimique, s’apparente à un rituel magique qui enregistre un autre niveau de réalité. Je l’ai appréhendé comme un moyen de révéler la véritable nature du paysage urbain et suggérer une présence fantomatique qui hante les lieux. Ce que je recherche, c’est une forme de personnification des espaces à travers des visions quasi cauchemardesques.
On ressent également une dualité entre la vitesse du flux des voitures dont le mouvement perpétuel est capté par la pose longue et le calme monumental des infrastructures. Ce flux continu associé aux lumières de la ville prennent la forme d’une énergie vitale. Une essence cachée qui donne vie à des monstres endormis.
